Entrant dans la chambre où se trouvaient Roxie et Andréas, Armand ne fut pas étonné de sentir que l’air était chargé de détresse et d’angoisse. Il n’y avait rien de pire pour un surnaturel que de sentir sa moitié mourir sans rien pouvoir faire pour elle. La rupture du lien d’union était atroce. D’après ce qu’on lui avait raconté, le surnat sentait son âme être littéralement déchirée en deux tandis. Qu’il s’agisse d’âmes sœurs ou non, cela ne changeait rien. Une fois que la moitié d’un surnat mourait, celui qui survivait n’avait plus qu’une moitié d’âme. Une moitié de vie. Perdre un compagnon avait rendu fou plus d’un surnaturel, alors Armand comprenait pourquoi l’air était chargé de tant de douleur. Même si Andréas Ivanov avait fait bonne figure durant le trajet les ramenant au palais, il était secoué par la mort de Roxie. Pour tout dire, le tigre s’inquiétait pour lui.
Ce n’était pas la première fois qu’Andréas sentait Roxie mourir. Lorsqu’il était encore un agent du B.A.S. et qu’ils cherchaient à découvrir pourquoi Nightfall semblait liée aux strigoï, Roxie avait été tuée par Dragomir. Le frère d’Andréas l’avait éliminée, pensant ainsi empêcher le vampire de la prendre pour compagne. Puisqu’il était maudit pour avoir pris des centaines de vies lors d’un excès de rage, Andréas avait été condamné par le conseil des sorcières et celui des vampires à vivre une éternité de solitude. S’il désobéissait, les royaux avaient le droit de l’emprisonner à vie. Et, pour lui éviter ce sort, Dragomir avait préféré se défaire de Roxie. Andréas avait perdu la tête en la sentant mourir. Il avait bien failli tuer Dragomir d’ailleurs, mais Roxie l’en avait empêché. L’humaine avait été sauvée par le lien de sang qu’elle partageait avec Andréas. Il lui avait transmis temporairement son immortalité et Roxie leur était revenue. Cela avait été inattendu et, honnêtement, Armand estimait que cela avait été un sacré miracle. Car si Andréas n’avait pas été aussi fasciné par Roxie pour aller jusqu’à tisser un lien de sang entre eux, la jeune femme serait morte. Les membres de Nightfall pensaient d’ailleurs comme lui et étaient reconnaissants à Andréas d’être aussi impulsif dans ses décisions.
Seulement, à présent, ce côté imprévisible pourrait s’avérer dangereux si le réveil de Roxie se passait mal. Armand en avait la certitude au vu du spectacle qu’il observait sans oser intervenir. Andréas était assis au bord d’un fauteuil tiré tout près du lit où il avait allongé Roxie. Tenant la main de la jeune femme, il se balançait d’avant en arrière, marmonnant, les yeux fermés.
— Tu vas me revenir, l’entendit-il dire tandis qu’il embrassait les doigts froids de Roxie. Tu l’as fait la dernière fois, tu le feras aussi cette fois-ci. Prends le temps dont tu as besoin pour te transformer, petite humaine. Je serai là . Je t’aiderai à gérer ta nature, peu importe ce que racontent les récits des Ivanov. Je ne laisserai plus jamais personne te faire de mal. Je t’en fais la promesse. Alors, reviens-moi… Reviens-moi…
Les supplications déchirantes du vampire serrèrent le cœur du métamorphe. Il avait vraiment merdé, bordel. Il aurait dû s’en rendre compte… Il aurait dû voir que les royaux allaient les trahir… Dragomir avait prévu dès le début de leur collaboration de les entourlouper. Le prince Ivanov les haïssait parce qu’il croyait que Nightfall manipulait son frère. Il avait donc prétendu vouloir les aider avec les strigoï pour amoindrir leur confiance et les attirer en Roumanie pour qu’un sorcier fou rompe le lien de compagnon entre Roxie et Andréas. Ainsi Roxie aurait été dépouillée de son immortalité et Dragomir aurait pu l’éloigner une bonne fois pour toutes de sa famille. Il ne faisait aucun doute à présent que les intentions du patriarche des Ivanov avaient été mauvaises dès le début. Seulement, Armand s’était fait avoir.
Lors de leur séjour au palais, le métamorphe avait constaté que Dragomir semblait attiré par Devika. Armand n’avait pas été très étonné de découvrir qu’ils couchaient ensemble. Il n’avait peut-être fait aucun commentaire à la petite sorcière, mais il avait remarqué l’attention que le prince lui accordait. Dragomir la courtisait. Alors, Armand avait cru que le prince ouvrirait les yeux sur Nightfall tout comme Andréas l’avait fait avant lui. L’amour semblait être la seule chose capable de faire entendre raison aux princes Ivanov. Et quelque part, cela avait eu son effet. Dragomir avait choisi de ne pas se retourner contre eux alors qu’ils tentaient de résoudre les problèmes des vampires. Il avait choisi Devika et avait changé son attitude envers eux. Mais cela était arrivé trop tard. Quelqu’un au palais avait voulu continuer son plan pour lui. Il s’était servi de tout ce que Dragomir avait manigancé pour mener Roxie et Devika tout droit vers un piège. Et le résultat était moche à voir. Roxie avait été forcée à transmuter en strigoï et Devika était coincée sous sa forme animale…
C’est de ma faute, pensa Armand, qui se sentait coupable. Il avait accompagné les filles en Transylvanie pour les protéger et il avait foiré en beauté. Déglutissant sous le coup de toute sa colère, sa frustration et son inquiétude, Armand hésita. Dragomir l’avait envoyé chercher Andréas. Puisqu’ils étaient désormais en guerre contre le conseil des vampires et que les royaux n’allaient pas tarder à attaquer le palais des Ivanov, ils devraient préparer leur défense. Et en tant que prince, Andréas devait être présent. Cependant, Armand n’eut pas le cœur de lui demander de s’éloigner de sa compagne.
Il est inutile de compter sur lui pour le moment, pensa le métamorphe en tournant les talons pour le laisser seul. Andréas était un soldat. Il obéirait aux ordres pour protéger le palais et Roxie dès que le moment viendrait. Pour le reste, cela serait à lui de s’en occuper car, après tout, en tant que seul membre de Nightfall en vie et apte à participer à cette réunion, il devait agir pour protéger les siens.
Dragomir fronça immédiatement les sourcils lorsqu’il vit Armand entrer dans la salle de guerre sans Andréas.
—  Où est Andrei ?
— Auprès de sa compagne.
Le regard sévère que coula Armand au prince Ivanov était lourd de sens. Il n’allait pas demander à son ami d’abandonner sa compagne. Pas maintenant qu’il avait besoin d’être avec elle et qu’elle aurait besoin de lui si elle se réveillait. Et Dragomir avait intérêt à ne pas insister pour que son frère participe à cette réunion d’urgence parce que le métamorphe ne le portait pas dans son cœur. Il n’hésiterait pas à lui dire ce qu’il pensait s’il le cherchait.
—  Commençons sans lui. Il nous rejoindra peut-être plus tard.
Se raclant la gorge, visiblement inquiet pour son frère, Dragomir prit une profonde inspiration puis remit son masque de patriarche féroce.
— Très bien. J’imagine que dans ce cas, il vaut mieux que tu ailles avec les hommes surveiller les remparts. Zékiel devrait en théorie mettre plusieurs jours pour réunir les royaux capables de nous éliminer, cependant il vaut mieux se montrer prudent. S’il avait déjà prévu de nous attaquer pour éliminer Andrei après avoir découvert son union, il pourrait très bien être venu avec une armée. Nous avons besoin de tous les hommes en alerte. Ta vision de métamorphe sera utile sur l’une des tours.
Armand serra les dents devant l’attitude du prince. Il le congédiait ni plus ni moins comme s’il n’avait aucune importance. Comme s’il n’était qu’un simple paysan qui le dérangeait dans la préparation de ce plan de bataille délicat. Honnêtement, le tigre ne comprenait pas comment Devika avait pu s’amouracher de Dragomir. Il était peut-être le frère aîné d’Andréas, mais il était plus pédant que l’ex-agent du B.A.S. Plus irritant aussi…
— Je ne vais nulle part, royal, claqua-t-il en s’avançant vers la table où trônaient plusieurs plans de la Transylvanie.
Attrapant l’un des généraux de Dragomir par le col, il l’arracha de sa place pour s’y installer. Entouré de sept vampires, Armand soutint sans ciller le regard du patriarche de la maison.
— Je suis le seul représentant de Nightfall apte à prendre part à cette réunion, alors je resterai pour m’assurer que vous ne nous berniez pas une nouvelle fois.
—  Que l’on ne vous berne pas ? répéta Dragomir, plissant les lèvres avec mécontentement. Dois-je te rappeler, tigre, que mon frère est uni à ta patronne et que ma compagne fait partie de Nightfall ?
— Tu n’as aucun respect pour le lien de compagnon. Si tu en avais, tu n’aurais pas voulu rompre celui de Roxie et Andréas, répliqua Armand, tendant les muscles bien malgré lui, contenant son envie de frapper Dragomir. Alors, que les choses soient claires, vampire. Je n’ai aucune confiance en toi. Ni en toi ni en ton nid. Les Ivanov ont déjà trahi une fois Nightfall. Alors, ne compte pas sur moi pour te laisser décider entièrement de la sécurité de mes amis.
Sa déclaration jeta un froid dans la salle. Armand remarqua du coin de l’œil que les vampires autour de la table retroussaient leurs lèvres. Ils étaient énervés de voir quelqu’un parler de manière aussi insolente à leur patriarche. Encore plus en situation de crise où les tensions étaient déjà à leur comble. Toutefois, leurs réactions ne firent pas peur à Armand.
—  Les Ivanov n’ont pas trahi Nightfall. Kamila a été manipulée, je te l’ai déjà dit.
Oui, c’était ce que Dragomir avait prétendu lorsqu’ils l’avaient retrouvée devant les portes du coven de James. Armand l’avait parfaitement entendu assurer que la princesse avait été hypnotisée. Habituellement, les vampires n’étaient pas sensibles à l’hypnose puisque leur esprit savait comment parer ce pouvoir. Cependant, des trois héritiers princiers de la lignée Ivanov, Kamila était sans doute la plus étrange de tous. Armand l’avait croisée au palais à deux reprises. La première au dîner qui avait tourné en dispute de famille révélant bien plus d’un secret du clan, et la deuxième lorsqu’elle était venue les retrouver à la bibliothèque avant qu’elle les trahisse. Au dîner, Armand avait eu de la compassion pour elle. Il y avait clairement quelque chose qui n’allait pas chez cette fille. Non seulement elle avait une addiction au sang de junkie, mais son teint d’un blanc maladif, ses cernes noirs et son attitude craintive avaient fait pitié au métamorphe. Il n’avait jamais vu une vampire dans cet état puisque cette espèce était très peu émotive et le spectacle était navrant.
Toutefois, le métamorphe avait cessé d’avoir de la compassion pour elle lorsqu’il avait découvert qu’elle l’avait roulé dans la farine. La deuxième fois où il l’avait croisée au palais, Kamila avait insisté pour emmener Roxie et Devika. Elle prétendait que Dragomir avait eu vent d’un document utile pour leurs recherches sur les strigoï et qu’il lui avait demandé d’aller le chercher. Roxie et Devika avaient accepté de l’accompagner, voyant qu’elle tremblait de peur à l’idée de quitter le château. Armand avait également souhaité partir avec elles pour éviter de se farcir seul les archives des Ivanov sur les récits de la guerre entre royaux et strigoï. Seulement, on lui avait très bien fait comprendre qu’il n’était pas le bienvenu. Kamila s’était agitée à l’idée qu’il les accompagne. Les filles avaient pensé qu’elle avait peur des hommes et n’avaient pas voulu la perturber davantage. Mais, à présent, Armand savait que si cette vipère de vampire n’avait pas voulu qu’il les accompagne, c’était uniquement parce qu’elle tendait un piège à Roxie et Devika.
Et si Dragomir avait affirmé ne pas être celui qui avait envoyé la princesse terminer le boulot, Armand avait encore en travers de la gorge les manigances des Ivanov. Il pouvait accepter de croire que Kamila, étant donné son état d’esprit et son addiction au sang de junkie, avait été aisément hypnotisée pour trahir Nightfall. Cependant, puisque l’auteur de ce crime n'avait pas encore été découvert, Armand se méfiait des Ivanov. En tout cas, de ceux qui les entouraient puisqu’il était évident que les membres de Nightfall n’étaient pas les bienvenus au palais malgré les dires de Dragomir.
— Je n’ai pas le temps de jouer à ça, soupira Dragomir en secouant la tête, dépité de voir qu’il ne le croyait pas. Très bien, reste. De toute façon, la situation concerne tout autant Nightfall que les Ivanov puisque c’est le lien entre nous qui va faire penser aux royaux que nous soutenons les strigoï.
D’un signe de la main, Dragomir ordonna à ses hommes d’étendre davantage la carte posée sur la table en bois massif.
— Ça, c’est la Transylvanie, poursuivit le prince à son intention. Tout ce territoire appartient aux Ivanov, mais c’est cette partie-là qui nous intéresse. Les Carpates. C’est là où se trouve le palais. Et c’est là que le conseil attaquera pour nous affaiblir. Nous avons plusieurs points de replis dans les montagnes, cependant, avec le temps, la localisation de certains d’entre eux a été compromise. Zékiel voudra sans doute les attaquer en même temps que le palais pour s’assurer que nous n'ayons aucune échappatoire possible.
Poussant un soupir, Dragomir se frotta le front d’un geste nerveux, le regard rivé sur le plan.
—  Zékiel aime le mélodramatique. Ou plutôt, il aime montrer qu’il est préférable de ne pas le contrarier. Rege avait raison sur un point le concernant, il aime le pouvoir et ne supporte pas qu’on le défie. Il va vouloir faire de la destruction des Ivanov un exemple et ne nous laissera aucun répit dès l’instant où il lancera l’attaque.
—  Nous ne l’avons pas défié, souligna Armand en examinant à son tour le plan de la région pour tenter de le mémoriser en cas de bataille. Nous avons massacré un coven de sorcières qui n’était même pas sous sa protection. Ne pourrait-on pas tenter de lui parler ? Après tout, nous n’avons réellement aucun lien avec le strigoï qui a massacré ce nid à Paris…
— Zékiel n’est pas quelqu’un qu’on peut raisonner aisément, métamorphe. Une fois qu’il a une opinion sur une chose, il estime que sa décision fait état de loi. Il est l’un des aînés des royaux. Il a vu bien plus de choses que toi et moi réunis. Et concernant les strigoï, Zékiel a rendu sa décision. Il l’a fait il y a des décennies et il ne changera pas d’avis simplement parce que nous l’invitons à prendre le thé pour lui assurer que nous n’avons rien à voir avec les strigoï alors que nous en avons une à l’étage.
Armand vit du coin de l’œil le patriarche serrer les dents et tapoter nerveusement la table en bois.
— Non, il est inutile de discuter avec lui. De toute façon, s’il était près du coven de James, ce n’était pas une coïncidence. Il a dû entendre parler de l’union d’Andrei avec ta patronne. Et avec ma présence sur les lieux de la destruction du clan Domont, tout nous accuse. Nous devons nous préparer à son attaque. Parce que lorsqu’elle viendra… elle sera dévastatrice. Toutes les familles royales répondront à son appel. Il est le président du conseil et est très respecté à cet effet. Par ailleurs, les rares qui ne l’aiment pas s’uniront à lui en mémoire de Rege.
— Que proposes-tu dans ce cas ? demanda Armand, qui comprenait le raisonnement du prince.
Tout comme face au B.A.S., ni Nightfall ni les Ivanov ne pouvaient prouver qu’ils n’étaient pas liés aux attaques que subissaient les territoires neutres et les royaux. Ils avaient été à trop d’endroits aux mauvais moments et avaient une strigoï parmi eux. Alors, ils allaient devoir se battre pour éviter d’être massacrés injustement.
—  Les Carpates sont notre meilleur atout. Personne ne connaît ces montagnes aussi bien que mon clan. Nous allons placer des archers sur les crêtes et bloquer les sentiers menant au palais côté Est, fit Dragomir en faisant courir son index sur la carte. Les vampires devront emprunter la forêt et monter les pentes escarpées de mes montagnes. Ils seront en position de faiblesse pendant l’escalade. C’est là que nous attaquerons. Nous ferons tomber une pluie de flèches imbibées de verveine sur eux.
— Je croyais que la verveine ne tuait pas les royaux ?
—  La verveine ne tuera pas les sangs bleus, mais les ralentira un moment. Et, avec un peu de chance, la chute qui les attendra dès qu’ils perdront leurs forces les éliminera. Les royaux sont peut-être résistants, mais s’ils chutent sur l’un de ces pics les veines gorgées de verveine, il y en a quelques-uns qui ne s’en remettront pas.
— Mais cela ne les arrêtera pas, souligna Armand qui comprenait que la stratégie de Dragomir semblait chercher à réduire le nombre d’ennemis plutôt que les maintenir à distance.
— Bien sûr que cela ne les arrêtera pas, répliqua Dragomir, arquant un sourcil d’un air condescendant. Zékiel choisira les meilleurs combattants dans chaque famille royale pour venir nous botter le cul ! Il ne voudra pas prendre le risque de subir une déconvenue. Imagine ce que les autres clans penseront si les Ivanov, accompagnés d’une organisation douteuse de solitaires, mettaient aisément K.O. le président du conseil des vampires. Plus personne ne prendrait Zékiel au sérieux. Alors le but n’est pas de les empêcher de nous atteindre. Mon objectif est de réduire au maximum le nombre d’ennemis que nous aurons à affronter. J’ai combattu avec des royaux, métamorphe. Et je peux t’assurer que moins nous en aurons sur le champ de bataille, plus nous aurons de chance de survie.
Face à la détermination dans le regard du prince, Armand hocha la tête. Dragomir était un vampire de plus de huit cents ans qui avait participé à des dizaines de guerres et qui savait de quoi étaient capables les vampires de sa trempe. S’il estimait que cette stratégie était celle à avoir, Armand le croyait. Car s’il ne lui faisait pas confiance pour protéger Nightfall, le tigre voyait parfaitement sur son visage qu’il ne laisserait personne attaquer son territoire impunément.
—  Nous pourrions camoufler des explosifs ici et ici, fit Armand en désignant la carte, acceptant de suivre la stratégie du prince. Si les royaux tentent de trouver un autre chemin que celui que tu leur indiques, et ils le feront puisqu’ils se douteront que les éboulements sur les sentiers ne seront pas naturels, ils penseront facilement que nous avons piégé tout le secteur si quelques bombes sont bien placées. J’imagine que vous n’avez pas ce genre d’équipements puisque vous vous trimballez encore avec des épées, mais je peux passer un coup de fil. Un mercenaire peut nous en livrer rapidement.
— Celui que Roxie avait envoyé pour préparer notre arrivée en Roumanie ? fit Dragomir qui se doutait à l’évidence que Nightfall avait gardé un soutien caché dans le cas où la situation tournerait mal.
Ils n’avaient bien entendu pas envisagé qu’elle tournerait si mal, mais bon. Armand acquiesça et croisa les bras, fixant la carte d’un air pensif.
—  Et ensuite, tu as prévu d’autres pièges, royal ?
Du coin de l’œil, le mĂ©tamorphe vit Dragomir faire signe Ă l’un de ses gĂ©nĂ©raux. Ce dernier se mit immĂ©diatement Ă lister les obstacles que leurs ennemis auraient Ă affronter. Avec le peu de temps qu’ils avaient eu depuis leur retour, Armand se doutait que le nid n’avait pas pu prĂ©parer tout ça pour les royaux. Les Ivanov semblaient toujours prĂŞts Ă subir une attaque d’envergure. Leur historique avec les covens de sorcières de Transylvanie devait y ĂŞtre pour quelque chose et Armand s’en rĂ©jouit.Â